les Anatomies de la pensée« Observons un calamar face à un prédateur : mouvement de recul, agitation des tentacules, jet d’encre, mise à profit des quelques secondes ainsi données par l’aveuglement pour une fuite éperdue et la recherche d’une cache. Très franchement, ne dirait-on pas qu’il pense ? Évidemment, nous savons bien que ce comportement n’est pas le résultat d’une réflexion déclenchée par la vision du signal ennemi. Le mollusque n’a pas conscience de ses actes, du moins au sens où nous, les êtres humains, nous entendons ce terme. Il reste que nous sommes un produit de l’évolution des espèces et que – cela peut ne pas plaire, mais c’est ainsi – nous partageons un ancêtre commun avec le poulpe ou encore la mouche. Même si la structure de notre cortex et l’invention du langage permettent que ce soit nous qui écrivions sur les poulpes (ou les mouches) et non l’inverse, il ressort de ces parentés évolutives que les autres espèces animales, y compris les invertébrés, ont quelque chose à nous apprendre sur la nature de notre pensée. » A. P. |
|