Soi autobiographiqueSelon A. Damasio, la conscience, plus précisément la conscience-noyau, est présente à partir du moment où l’attention se focalisant sur un objet, une « image » devient « saillante » dans l’esprit. Il s’agit du premier stade de la conscience, elle émerge avec la construction des images mentales, elles sont image du sujet, image de l’objet, image de l’objet émotion et image de l’interaction (organisme)/sujet-objet, à partir de laquelle se forme un « récit non verbal de second ordre ». Cette liaison de l’organisme à l’objet crée, à partir des mécanismes homéostatiques, la mise en œuvre d’un processus émotionnel. La sensori-motricité et l’émotion sont engagées dans cette mise en relation de l’organisme/environnement. Le sujet en émerge autant que l’objet, en cela, il y a, selon l’expression de F. Varela, un phénomène de « co-origination dépendante ». (...) Une similitude peut être établie entre la « conscience-noyau » d’A. Damasio et le « soi-noyau » de D. Stern. Selon cet auteur « la formation d’un sens structuré d’un soi noyau » conduisant à « un premier système d’interprétation de soi », comprend quatre expériences : « (1) l’expérience de l’activité propre de soi » : le nourrisson est auteur d’actions volontaires qui sont donc les siennes et non celles des autres ; « (2) l’expérience de la cohérence de soi » : il a le sentiment d’être une unité physique, non morcelée, dynamique qu’il soit en mouvement ou dans l’immobilité ; « (3) l’expérience de l’affectivité de soi : qui implique de faire l’expérience des caractères internes et structurés de sentiments (affects) qui sont en rapport avec d’autres expériences de soi » ; « (4) l’expérience de la permanence de soi » : sentiment de continuité malgré des expériences qui conduisent au changement. D. Stern considère « chacune de ces expériences de soi comme étant un auto-invariant ». |
|