Carte neuronale![]() L’hypothèse centrale d’Edelman est que la cartographie neuronale hypercomplexe du cerveau se construit par un processus sélectif. Le génome de l'individu génère d’abord des réseaux de neurones variés. C’est à partir de ce répertoire neuronal de base défini par le génome (et propre à chaque espèce) que seront par la suite sélectionnés certains réseaux de neurones qui répondent particulièrement bien à des stimuli externes importants pour l’organisme. Comme pour la sélection naturelle à l’origine des différentes espèces, nous retrouvons donc ici deux concepts clés : la production d'une variété de formes (la diversité des structure neuronale) et un mécanisme qui sélectionne les formes les mieux adaptées (la stabilisation sélective des circuits neuronaux). Les connexions les plus utilisées vont donc se renforcer et les autres disparaître, façonnant ainsi des réseaux de neurones unique à chaque individu. Les facteurs à l’origine de cette stabilisation sélective de synapses sont en premier lieu des forces biologiques primaires (le besoin d’alimentation, la reproduction, etc.), mais aussi l’environnement physique et social. Edelman appelle ces forces « values », qui n’ont rien à voir avec des « valeurs » au sens moral, mais plutôt avec les besoins fondamentaux d’un être vivant. Les circuits sélectionnés forment ce qu’Edelman appelle des cartes neuronales. Ces cartes, qui sont massivement interconnectées entre elles, vont à leur tour pouvoir s’associer en entrant en « résonnance » temporelle. Ce processus pourrait donc ainsi être à la base de nos capacités de catégorisation perceptives qui combinerait l’activité de différentes cartes du cortex, les unes sensibles aux formes, les autres à la couleur, les troisièmes au toucher, etc. À noter qu’il n’y a pas de superviseur central qui apporterait de la cohérence à la perception. Différentes cartes sont simplement excitées en même temps, provoquant l’activation de millions de neurones en parallèle qui activent à leur tour d’autres cartes comportant des millions de neurones elles aussi. Et c’est à partir de cette ré-entrance (« reentry ») que se construirait la perception, les comportements moteurs, la pensée conceptuelle et même la conscience. |
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